Le boulevard périphérique construit entre 1956 et 1973 est un anneau long de 35 km, soit environ 1,4 million de m² de chaussée à éclairer. Ainsi 38 490 sources lumineuses (soit ~1100 par km) sont disposées sur des candélabres, des appliques ou dans les galeries d’éclairage. La mise en place de l’ensemble de cet éclairage ainsi que son entretien était assuré par le Service de l’Éclairage Public (SEP) jusqu’en 1991. Pour alimenter ces installations, il fut créés sept postes de réseau équipés de deux transformateurs triphasés 20 kV/3 kV d’une puissance de 630 kVA chacun (soit une puissance installée de 8,8 MVA). L’alimentation était assurée par deux câbles 20 kV distincts sans système de permutation automatique.
A partir de chaque transformateur une structure à deux câbles 3 kV souterrains posés sous le terre-plein central, alimentait en double dérivation 47 sous-postes équipés à leur tour de deux transformateurs abaissant la tension à 220/380 Volts, soit en moyenne sept sous-postes alimentés par un poste 20 kV. Les extrémités des câbles du réseau 3 kV aboutissaient dans des cellules à interrupteurs rotatifs, permettant, en cas d’incident de reprendre les tronçons sains.
De plus un relais « présence tension » en fin de ligne transmettait, via un câble de télétransmission de 30 paires passant de poste en poste, des informations qui permettaient de visualiser la situation en temps réel sur un tableau synoptique installé à la base d’exploitation Nord du SEP. Ce réseau haute et basse tension, offrait des solutions de dépannage rapide dans quasiment tous les cas de figures possibles.
Les câbles qui alimentaient les foyers lumineux étaient mis sous tension dans les sous-postes à l’aide de contacteurs à accrochage mécanique, l’allumage et l’extinction étaient réalisés par un relais Pulsadis 175 Hz recevant ses ordres des Postes-Sources 225/20 kV. Le contrôle de chaque sous-poste était réalisé par des relais, informant le tableau synoptique d’une fusion ou d’un dysfonctionnement.
Au fil des années, le vieillissement des canalisations 3 kV enterrées sous le terre-plein central et la demande croissante de nouveaux supports d’éclairage public a conduit à remplacer cette distribution.
On a bien tenté de substituer aux lampes existantes des lampes au sodium haute pression qui consommaient moins, mais le remplacement de l’alimentation était inéluctable pour faire face à de nouveaux défis de sécurisation accrue du système d’éclairage.
Ainsi, ce réseau 3 kV qui générait des interventions de dépannages de plus en plus fréquentes et complexes a disparu pour laisser place à des postes d’éclairage alimentés directement par deux câbles 20 kV avec permutation automatique (câbles Travail et Secours). ……. décrire les caractéristiques de ces nouveaux postes ……… Ce nouveau mode d’alimentation limite les dysfonctionnements et les chutes de tension sont désormais dans des valeurs acceptables.
Quelques particularités :
• Les chaussées couvertes et les souterrains ont droit à un régime régime particulier de mise en lumière : (circuit nuit, circuit jour et circuit plein soleil). Pourquoi le plein soleil me direz-vous ? Quand vous entrez dans un souterrain ou une chaussée couverte d’une certaine longueur, avec le soleil de face, vous avez la sensation du « trou noir ». Une cellule photoélectrique surveille l’ensoleillement et provoque l’allumage du circuit de lumière supplémentaire créant, de ce fait, un surcroît de lumière qui diminue cet effet.
• Les échangeurs du périphérique de la Porte de la Chapelle, de la Porte d’Italie et de la Porte de Bercy sont équipés d’un système de réchauffement des chaussées qui est actionné en hiver.
• Sur les chaussées couvertes et dans les souterrains, le taux de gaz d’échappement est surveillé en permanence. En cas d’accumulation trop important de gaz, d’énormes aérateurs se mettent en route pour les éliminer.
• Il est possible de réalimenter, à partir des postes du boulevard Périphérique, une partie de l’éclairage du Bois de Boulogne en cas de défaillance de son alimentation.
• Les voies proches du périphérique, qui n’avaient pas été canalisées, ont vu leurs points lumineux alimentés par les postes du boulevard périphérique.
• Le réseau 3 kV d’éclairage du périphérique, a alimenté en énergie pendant plusieurs années deux pompes à essence situées à la porte d’Aubervilliers. En complément, elles étaient équipées de groupes électrogènes en cas de défaillance du réseau.
Sylvain Paquet
Les travaux du premier tronçon du boulevard périphérique ont commencé en 1956 dans la partie sud de Paris, sur le tracé des anciennes fortifications, afin de créer un débouché sur l’autoroute du sud récemment créée.
En ce qui concerne la maintenance de l’éclairage public, le périphérique entrait dans le contrat liant Electricité de France à la Ville de Paris. Les premiers temps, les interventions étaient assurées par les agents de la SEP qui se faisaient en journée, en neutralisant une file de circulation à l’aide d’un barrage et de cônes de signalisation.
A la fin des années 60, devant l’augmentation du trafic routier et l’augmentation des risques d’accidents, les interventions toujours réalisées par les équipes de la SEP, se sont déroulées la nuit avec un barrage total de la voie rapide dans un sens de circulation.
Les opérations d’interdiction d’accès au boulevard périphérique sur 1/3 du tronçon soit environs 15 km, étaient également assurées par les équipes du SEP.
Cette procédure nécessitait des moyens importants en personnel, véhicules et matériels de balisage. Neuf agents pour la pose des panneaux de pré-signalisation et des cônes sur 400 mètres sous protection policière, et trois agents pour la fermeture des accès aux portes avec un fourgon accompagné de deux motards de la Préfecture de Police. Par la suite, cette activité cessa et fut reprise par la Ville de Paris.
Une fois le barrage effectué et après avoir reçu un PV d’accès, les interventions pouvaient commencer vers 23 heures jusqu’à 5 heures le matin.
Au début, les journées de travail des agents désignés pour cette mission étaient très longues, hors normes et impensables aujourd’hui : prise du service normal le matin à 7h30 puis travaux de nuit sur le périphérique puis reprise du service normal jusqu’à 12h00. Ces différentes étapes étaient entrecoupées de pauses.
En journée, avant et après le travail de nuit, ces équipes étaient affectées à des tâches de dépannage et d’entretien dans les rues des Paris.
Quelques années plus tard, devant la fatigue des agents, et pour se mettre en règle avec la législation du travail, les horaires furent modifiés : prise de service normal à 7h30 jusqu’à 16h30, une pause, puis début des travaux de nuit sur le périphérique de 21h00 à 5h00. Ensuite, reprise du travail normal facultatif l’après midi, au choix de l’agent.
Les missions des équipes SEP du périphérique étaient séparées en deux activités, les travaux « hors-sol » et les travaux de « canalisation » (câbles souterrains). Un chargé d’exploitation désigné encadrait ces deux groupes.
Le hors-sol ou « exploitation » avait comme mission le dépannage des candélabres, des appareils d’éclairage dans les souterrains et autres panneaux de signalisation éclairés. A cela s’ajoutait tous les deux ans le remplacement systématique des 5 000 lampes réparties sur les 35 km de l’ouvrage afin de pallier la baisse du flux lumineux. Le périphérique éclairé d’abord en blanc (fluo mercure) passa par la suite en jaune (vapeur de sodium).
L’équipe « canalisations » (au moins trois agents) se concentrait sur les recherches de défauts sur les câbles BTA et HTA ,sur les réparations et sur les travaux neufs. Ce personnel EDF-SEP recevait le soutien d’Entreprises prestataires privées pour les travaux de terrassement, de maçonnerie et de tirage de câbles.
Si vous ajoutiez les agents de nettoyage de la ville de Paris, vous aviez une véritable petite armée en activité les nuits de fermeture.
Jean Jacques le Moëllic
Alain Le Bronnec
Ph. 17 & 18 – 1970 – Véhicule d’intervention EDF Eclairage Public avec nacelle élévatrice – SAVIEM SG4 dans son ancienne livrée bleu nuit
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Photo 17 & 18 – Photographies magazine CHARGE UTILE Hors-série n° 68 (2012)
Photo 18 – Photo EDF CITELUM – 2000
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Photo 20 – Photo EDF CITELUM – 2000
Photo 21 – Photo EDF CITELUM – 2000
Photo 22 – Photo EDF CITELUM – 2000